Les comportements parentaux évoluent aussi. De nos jours, il est devenu courant que les deux parents retournent au travail, ce qui signifie que les tâches liées à la garde des enfants sont partagées plus équitablement. Sans oublier que, même si nous adorons nos bébés, nous restons nombreux à apprécier encore un peu notre temps libre, que ce soit pour retrouver des amis, pour nos passe-temps préférés ou tout simplement pour aller chez le coiffeur !
Cette évolution signifie qu’il y a beaucoup plus de parents qui se retrouvent à seuls s’occuper de leur bébé, que ce soit le père lorsqu’il prend son congé parental ou la mère qui le fait depuis le premier jour.
« Même en partageant le congé parental, il y a eu des moments difficiles. Et c’était décevant de se sentir en difficulté. Mais j’ai dû me rappeler que tous les parents vivaient des moments difficiles. Cela ne vient pas toujours naturellement, même pour les mères biologiques. Demander de l’aide est toujours la meilleure solution. »
En mode solo
Même si cela peut correspondre à une certaine réalité, la représentation qui est faite de la famille - que ce soit dans les publicités, les films et à la télévision - est en décalage avec le quotidien. Ceux qui ont choisi de faire les choses un peu différemment se sentent donc facilement laissés pour compte. Souvent, briser les codes permet de se sentir plus libre, mais parfois, on peut aussi avoir un sentiment d’isolement.
Un parent qui souhaite le meilleur pour son enfant voudra toujours tout faire pour lui apporter ce dont il a besoin. Mais parfois, ce n'est pas suffisant pour que tout se déroule sans encombre. Nous avons demandé aux parents dans ce genre de situation de nous raconter ce qui les avait aidés à surmonter les moments difficiles.
Comment gérer le congé parental partagé
« J’ai toujours voulu être un père impliqué et j’avais pris des dispositions pour partager le congé parental lorsque notre fils aurait entre six et neuf mois », explique Andy, père de Teddy, âgé de 11 mois. « Mais quand il avait cinq mois, un soir, ma femme est sortie et j’ai essayé de le faire dormir. Il s’est mis à pleurer et crier, et je n’arrivais pas à le calmer. Je me sentais très mal, complètement dépassé, et je me disais que jamais je ne serais capable de m’en occuper pendant trois mois. Je ne voulais pas non plus demander à ma femme de rentrer à la maison pour sa première sortie, mais elle m’a appelée, et l’a entendu crier. Elle a décidé de rentrer. »
« Je me sentais vraiment mal », poursuit-il, « mais ma femme m’a expliqué qu’elle avait pris l’habitude de coucher Teddy elle-même. Il était donc un peu perturbé par ce changement ; cela n’avait rien à voir avec moi, et je n’avais en rien failli à lui demander de l’aide. Même en partageant le congé parental, il y a eu des moments difficiles. Et c’était décevant de se sentir en difficulté. Mais j’ai dû me rappeler que tous les parents vivaient des moments difficiles. Cela ne vient pas toujours naturellement, même pour les mères biologiques. Demander de l’aide est toujours la meilleure solution. »
« Savoir que je pouvais parler à d’autres personnes, qui comprenaient parfaitement ce que je vivais, m’a vraiment aidée. »
Les groupes d’accompagnement parental
Échanger avec des personnes dans la même situation et qui ont les mêmes préoccupations que vous peut vraiment vous aider. Essayez de rejoindre une communauté locale ou en ligne, par exemple un groupe pour parents de même sexe ou un blog de pères au foyer. « Après avoir lu quelques articles et rencontré d’autres parents de même sexe, je me suis sentie beaucoup plus légère », explique Luciana, mère de Noah, une fillette de deux ans. « Ma femme a porté et a donné naissance à notre fils. J’ai très vite commencé à ressentir un manque de confiance en moi parce que je n’avais pas de lien biologique avec lui. Ce sentiment m’a à la fois surprise et inquiétée. Savoir que je pouvais parler à d’autres personnes, qui comprenaient parfaitement ce que je vivais, m’a vraiment aidée. »
Trouver des activités parents-bébé
« Il existe de nombreux groupes pour bébés, mais je suis souvent un peu gêné d’y être le seul homme. », explique Pasco, père d’Anna, âgée de trois ans. « Et quand vous êtes épuisé, c’est dur de trouver la motivation pour y aller, d’autant plus quand ce n’est pas votre tasse de thé ! Mais après quelques essais et quelques erreurs aussi, je pense avoir trouvé ce qui me convient le mieux, par exemple un groupe de jeu (également géré par un homme) vraiment décontracté où votre bébé s’amuse en liberté avec des jouets, ou bien les leçons de natation qui sont une activité que je trouve amusante. »
Parler de la solitude
Je me sentais tellement fatiguée et si seule
« Je n'avais jamais imaginé à quel point il pouvait être difficile de passer d’un à deux enfants », déclare Jana, mère de Samko, âgé de deux ans, et Natalia, âgée de six mois. « Il ne se passait pas une seconde dans la journée où l’un d’eux ne me demandait pas toute mon attention, c’était épuisant et je me sentais complètement seule. Avec votre deuxième enfant, vous avez moins d’occasions de vous nouer d’amitié avec de nouvelles mamans, et mon mari a commencé à être de plus en plus pris par son travail, du coup il était moins présent. Ce fut la période la plus difficile de ma vie et j’en étais arrivée à me dire que j’aurais probablement dû attendre un peu avant d’avoir Natalia. Mais lorsque j’ai commencé à répondre honnêtement à chaque fois que quelqu’un me demandait comment j’allais, le résultat a été incroyable. Mes amis se sont rapprochés, ils me rendaient visite, m’envoyaient des coffrets de soins ou me proposaient de garder Samko pour la journée. Le quotidien reste difficile, évidemment, mais les deux ont commencé à jouer un peu plus ensemble et c’est tellement agréable de les voir tisser des liens. »
En règle générale, passer du temps en tête à tête avec votre bébé peut être difficile à vivre, surtout au début. Mais ces moments passés ensemble sont essentiels pour créer des liens. Avec le temps, tout devient plus gérable. Rappelez-vous bien que d’autres sont passés par là, faites confiance à votre instinct et essayez de profiter au mieux de ces moments précieux.